mercredi 8 novembre 2017

Un amic entre dues espases / Un ami entre deux épées

al tercer fill de mumare

Sa vida m'ha ofert amics. Uns quants.
Preciosos. Mai molts. Mai massa.
M'han construït. A poc a poc.

Sempre he tingut s'impressió de què
em donaven molt més del que els confiava.
Tota sa profusió del món entre unes

poques mans. Quants són? Dos, tres, quatre ?
Ara en tenc cinc amb es meu germanet Alain
de capdavanter. Des del 63 del segle passat.

En Lionel, en Rémi, en Paco,i des de fa mig 
any en Ponç. Aquests són els principals.
Dos francesos i dos menorquins. Entre aquests

cinc dits de sa mà esquerra, sa mà del cor, n'hi ha
un de particular, en Paco. Sempre present. Una veu
dolça, un gran sentit crític, una cultura que no tenc

devora el mar que ens empassarà tots. S'altre dia
li vam trucar amb la classe. Ses alumnes li van fer
preguntes delicades. I ell contestant a totes.

Benèvol, humil, un somriure que no necessita cap
revolució de carrer. Ara m'adon que m'està llegint
i s'emociona. Apa, Paco, et bonne continuation!

***

au troisième fils de ma mère

La vie m'a offert des amis. Quelques uns.
Précieux. Jamais beaucoup. Jamais trop.
Ils m'ont construit. Petit à petit.

J'ai toujours eu l'impression qu'ils
me donnaient beaucoup plus que je ne leur confiais.
Toute la profusion du monde entre quelques

mains. Combien sont-ils ? Deux, trois, quatre ?
J'en compte à présent cinq avec mon frérot Alain
en tête de file. Depuis l'année 1963.

Lionel, Rémi, Paco, et depuis une demi-année
Ponç. Voici les principaux.
Deux Français et deux Minorquins. Parmi ces
cinq doigts de la main gauche, la main du cœur, il y en a 
un de particulier, Paco. Toujours présent. Une voix
douce, un grand sens critique, une culture que je n'ai pas

au bord de la mer qui nous engloutira tous. L'autre jour,
nous l'avons appelé avec ma classe. Les étudiantes lui ont posé
des questions délicates. Et lui qui répondait à toutes.

Bienveillant, humble, un sourire qui n'a pas besoin de
révolution dans les rues. Et maintenant je me rends compte qu'il me lit
et s'en émeut. Allez, Paco, et bonne continuation !