à Nadine et Lionel
La pluie a dérangé les convives, comme une gifle froide,
la tente n'a pas résisté, les voici à l'intérieur. Larges
tables disposées côte à côte, chaises dépareillées.
La conversation suit son train. De petits groupes se forment,
on parle de tout, jamais de rien. Des pans entiers s'abattent
comme le glacier, au sortir de l'hiver, blanchit dans le fracas
des eaux. Certains, qui ne se connaissaient pas encore, s'interrogent.
À voix haute, derrière le dialogue. Les mots sont de la tribu,
c'est un fait, mais dans leur sphéricité que rehausse l'alcool,
chacun est un univers clos, ouvert et fascinant. Le bonheur,
de tous recherché, esquissé, rejeté, est proche, à portée de
souffle, et la vie, capricieuse, volubile, est si fugace.