L'enfant couchée,
patiemment bordée,
la maison se prépare.
Nulle folie ; la pénombre
se peuple d'ombres bleues
et de sons veloutés.
Entre le canapé et l'écran
large, le sol se fait rivage.
Nus, les pieds des amants
y reposent, comme, retroussées,
les jambes des crevettiers foulent
la grève, en quête de trésors clairs.
À l'écran, d'autres amants devisent,
à l'ombre d'un cerisier en fleurs.
La langue est étrange et les sous-titres
confus. Deux mains se frôlent. À l'écran
comme sur le canapé. La charpente craque,
la lune est haute et le vin coule franc.