à C. R.
Pliées, côte à côte,
ces fausses jumelles
de peau havane
invitent à la caresse.
D'une main, puis de deux
qui les portent au nez,
comme on s'abreuve à l'eau
d'un gourg soudain, enfin
apaisé. Odeur fine,
délicatesse infinie, travail
minutieux de la savetière
prodigieuse. L'intime
du clair et le faux rudoiement
du foncé. Bientôt, gonflées
par les allées et venues,
elles feront corps avec le marcheur.
Pour l'instant, ce ne sont encore
que d'humbles portefeuilles,
sans autre espèce que celle d'un don
précieux, l'offrande d'un séjour
caillouteux et d'une langue rare.