C'était il y a bien longtemps. Mon frère et moi,
nous tenions silencieux dans le salon tendu de
coton rose fané. Nos parents rendaient visite
à de très vieux amis, à Trouillas. Les heures
s'écoulaient lentement, au gré du balancier de
laiton de l'horloge murale. Immobile, hypnotisé
par la lenteur circulaire du laiton, je m'abîmais
dans les récits de la Grande Guerre que le Monsieur,
qui y fut adjudant, répétait invariablement.
Les années ont passé, les horloges se sont tues, même
dans les musées, et aujourd'hui encore, quand je vis
à plein un moment trop bref, j'aimerais y retourner