dimanche 13 juillet 2014

Une rencontre

La farandole met le parterre sens dessus dessous,
on rit et, de n'oser chanter, on fredonne entre
ses dents. Tu es à mes côtés, toute de noir vêtue,
notre fils tressaille que la vielle et l'accordéon

entraîne. Nous ne nous léverons pas et ne nous joindrons
pas à l'antique farandola de Besièrs, la reportant à 
l'anh que ven. Soudain une jeune fille troue l'assemblée,
yeux clairs étincelants. On la jurerait étrangère à la joie

alentour. Lui, cheveux frisés, barbe épaisse et yeux de jais,
feint de ne pas l'avoir vue et de s'étonner de sa présence
soudaine. Ils s'étreignent, le torrent de paroles les submerge

et la farandole les bouscule avant de reprendre ses méandres
anisés. Ils n'en ont cure. Étrangers au paradis ? Je ne sais
et détourne le regard, les laissant à leur joie. Je te tiens la
main. Tu n'en sauras rien jusqu'à cette heure où je t'écris.