Noire, empoussiérée, raidie par l'ombre
lente derrière la machine, elle attend
ma main qui la libère. Pourtant ce n'était
pas elle que j'étais venu chercher mais le
petit ballon de basket de mon fils. Je la porte
à mon visage, elle ne sent plus rien et le temps
semble l'avoir abandonnée, comme l'avait abandonné
sa sœur de fil d'Écosse dont je ne sais plus rien.
Je ne porte que des chaussettes noires, ou presque,
pensant, naïf, centrecarrer ma distraction, mais les
noirs diffèrent et les chausettes se dépareillent.
Dépité, j'enfile mes espadrilles, plante nue et libre.