mercredi 20 janvier 2016

La bien-aimée

La bien-aimée vit loin, vit haut,
par delà les express, la bien-aimée
n'est pas ma bien-aimée et sur moi
jamais son regard ne se pose.

Nous partageons le café chaud et la
table de jeu, l'écran nous est prétexte
et la parole flue. Notre enfant endormi,
les heures coulent graves que la survenue

du sommeil interrompt brusquement. Alors,
le matelas est froid et je ne veux pas tomber,
je m'accroche aux minutes, aux heures parfois,
je revois les bribes d'un bonheur entrevu

et qu'il faut ménager comme un havre joli, par
respect. Enfin. Par curiosité aussi. De voir le temps
marquer de sa noblesse des routes neuves sur le visage
de la bien-aimée avant de m'endormir d'un trait. C'est tout.