absence de l'amie dont
l'odeur flotte encore.
Vivre est de présence,
les yeux voilés par le
sang longuement conjugué.
Et quand les deux se veulent
épouser, les mots manquent
que l'ami poète saura nous
débusquer au détour d'un désir :
écrivivre. Comme le chat se fait
chien pour accompagner la course
de son maître d'une lueur rousse
aux senteurs d'encolie, je veux
cueillir des fruits à noyaux
Bordeaux, glacés par la remise,
et revivre le présent que tu m'en
fis naguère pour m'inviter à vivre,
par delà le départ, notre union
inouïe dans une mémoire neuve.
Je les croque et te vis, t'écrivis.