Quand les nuits n'ont plus d'heure
et que se perdent les trains, quand
les voyageurs harassés sautent en marche
pour aller au hasard des rues, alors il faut
croire à l'amour, à la tendresse aveugle
sous un réverbère trempé par l'ondée, au
crissement lancinant d'essuie-glaces sans fin,
s'inventer la langue par delà les mots et un
chemin neuf, un seul, parmi les milliers
proposés. Au terme seront le lin souple et l'orgeat
doucereux, les doigts croisés qui croyaient s'être
perdus et les heures sans fin, étrangères aux express
qui continuent de zébrer l'encre du sillon. Confiance.
Conscience. Un avenir autre est possible que l'on croyait
perdu. En nous gommant, le matin nous instituera. Enfin.