Elle observe les visages,
non pour salir ou médire,
mais pour cueillir les
détails ténus qui composent,
harmonieusement, une mélodie
neuve, à mille lieues des
attitudes convenues. Un pli
des lèvres, un froncement des
sourcils, une ride au front et
cette subite rougeur qui envahit
même les plus faibles ou les plus
vieux, ceux qui croient que leur
place n'est pas, ou n'est plus,
dans le concert des nations. On
la croit lointaine, froide,
professionnelle, en un mot.
Elle est tout le contraire et
les yeux mouillés des mélodieux
l'emplissent d'une joie sereine
que le soir, tard le soir, à son
âmi elle confiera. Mélodieusement.