Sens-tu l'eau qui glisse sur tes épaules,
dans l'étroite gaine de carreaux et de verre ?
C'est la mer de mon île que j'ai enfermée
dans une bulle tiède et que je réchauffe de
mon souffle avant de t'en imprégner en battements
réguliers. Le sel n'y est jamais violence et
l'iode s'y fait ambassadrice des rivages du Nord,
des fjords sombres du Septentrion que les dieux
ont oubliés pour notre plus grand désir. Attends,
attends un peu avant de t'oindre de Vanille. Attends
que je me glisse entre le carreau froid et le jet
brûlant et que, de ta vie, je hume l'humeur salée.