samedi 17 novembre 2018

Le bar a lu

Le Bar à Lire s'en est allé,
fatigué de mouiller en cale
sèche au milieu de tant de

liqueurs. Son amarre rompue,
l'ancre jalouse a emporté tous
ces volumes qu'un jour, aimants,

nous lui portâmes et dont l'encre,
à présent, au petit jaune frais
se mêle. Je n'y naquis pas poète

mais c'est là qu'un jour Sophie
bien avant Lisbonne, me guida.
J'y récitai mes vers. On m'y écouta.

Nous partageâmes le pain chaud
frotté de tomates et la vie simple.

Derrière le comptoir, Sarah et Stéph
veillaient, mon meilleur ami s'y plut
Et tant d'autres un jour s'y aimèrent.

Alors bon vent à toi l'esquif, pas frêle,
tes voiles sont de feuilles et
nos cœurs sont éplorés.