Je suis rentré du musée, et j'ai pensé à ton dos,
ce dos que tu ne connais pas, pas plus que Gala
ne connaissait le sien, jusqu'à ce que Dalí
le couche sur la toile. J'aime ton dos lent, le soir,
quand tu te dévêts, bien loin de mes caresses.
Mes mots sont alors le pinceau de l'artiste
qui arrache la main à la jouissance immédiate,
pour donner à l'aimée un peu d'éternité. Lisses
couleurs d'absolu, qui jamais ne pâlissent.