J'ai laissé voyager sur mon épaule lasse
ta main aventureuse que le rire guidait.
J'ai baissé mes paupières, plus rien ne me bridait.
Ta main était anguille et ma peau une nasse.
ta main aventureuse que le rire guidait.
J'ai baissé mes paupières, plus rien ne me bridait.
Ta main était anguille et ma peau une nasse.
Il fallut bien des heures pour revenir au port,
oublier ta main fine et gagner le bureau
où m'attendait la plume, le miroir du carreau,
l'absence nécessaire pour transmuter ton or.
Mon épaule couverte ne laissait rien paraître
des trésors de la nuit, ni l'appel de la vie,
tout juste un doux frisson, reflet de nos envies.
Alors j'ai rédigé le sonnet que voici,
et, sur le pré rosé, j'ai bientôt laissé paître
nos moutons dessinés par Saint-Exupéry.