comme si vous ne cherchiez pas l'ombre des murs
de pierre de la grande ville.
Votre vie m'est inconnue, le détail de vos jours,
vos sourires du matin, la première gorgée de café
brûlant dans un bar inconnu
et pourtant familier. «Never let me go», le piano
de Keith Jarrett guide mes doigts et l'après-midi
est chaude.
Mais pourquoi voudriez-vous que je m'en aille puisque
vous n'existez que sous ma plume, grenade à la peau de
bois clair et brillant ?
La vraie vie est au-dessous, rubis serrés à la saveur
un peu acidulée, que je ne connais pas. Je pense à vous
puis me tais. Keith Jarrett me rattrape.
«Never let me go».