dimanche 28 juin 2015

Le sommeil suspendu

Un temps, rien qu'un temps. Des heures précieuses
gagnées sur la mort, à la vie. Le soleil est déjà haut
et la tourterelle chante clair. Pas un souffle, de la
fraîcheur qui peine à entrer par la baie entrouverte.

Nous parlerons un brin, entre générations. Qu'importent
les propos, la langue est rocailleuse, qui râpe aux tympans.
Riche, unique. Le père partira, rejoindre Morphée, dit-il,
la mère le remplacera avant de faire vrombir le chauffe-eau.

Un temps, rien qu'un temps. Puis le silence et le sourire
du plaisir partagé, des paroles superposées. Et l'image
d'un amour retrouvé et qui ne dit pas son nom. Dans les terres
gorgées de soleil, tout contre une rivière qui ne déborde plus.