lundi 29 juin 2015

La daurade

à mon ami David

Le soir tombait lentement, il faisait déjà moins chaud,
l'eau, étale, était comme un miroir sans tain. Un bruit
lancinant et discret se faisait entendre. Comme de cigales,
mais en plus étouffé.

Des daurades broutaient la roche, écrasant les coquillages
pour en siroter la pulpe quand il en vit une passer lentement,
massive, sombre, sans un mouvement de nageoire. Le pêcheur et
son fils lancèrent la canne, ajustèrent la ligne.

Rien n'y fit, elle était déjà partie retrouver ses congénères
dans la fraîcheur des rochers. Le lit de tomates et de pommes
de terre, à la minorquine, attendrait. Déjà, un poète, au loin,
la leur offrait cette «daurade du siècle»...