Pas un souffle d'air ni la moindre
constellation. Mes yeux se dessèchent
à les débusquer.
Le monde fuit et je suis tout seul.
Sous moi, le sommier grince quand
je me déplace. Le drap tiédit à mon
contact. La nuit est d'encre, moi qui
la voulais juste d'ancre. Une nuit
silencieuse pour me faire revivre
les délices de ces jours passés. Alors
je quitte mon lit et descends vers
l'aurore artificielle du salon.
Les mots m'attendent. Vieux, usés comme
des dés en sac. Je les secoue et les tire
au hasard avant de les associer.
Cadavre-exquis du pauvre, ils mettent bout
à bout l'ancre espérée et l'encre observée.
Une invitation à écrire ? Gageons-le...