jeudi 4 juin 2015

Un cidre coupé d'eau

Je ne connaîtrai jamais Francfort,
la vieille ville réinventée entre
les gratte-ciel. La marche qui se
pose un temps, debout, à l'ombre
des buvettes pour partager le cidre
clair, coupé d'eau  glacée pure.

La nuit, je vous y ai vue, scandée
par les stroboscopes, au milieu d'une
foule hasardeuse. Vous récitiez la ville,
je ne vous comprenais pas. La soif m'a
tenaillé mais la buvette était loin et
du cidre clair, j'ignorais le nom.

Je ne connaîtrai jamais Francfort,
ma vie s'en est allée vers d'autres lieux,
d'autres ports, d'autres femmes. Mais il me
plaît de savoir que j'y eusse été heureux,
un temps, à vos côtés, sans d'autre but
que de Martial lire à deux les épigrammes.