Ils conservent la mémoire de la terre,
ses racines dans les formes de la langue,
ils manifestent ce que nous sommes parce que nous nommons
notre géographie sans hésitation
dans chacun des détails qui la composent.
Ils sont le nom des collines et des ravins,
des vallées et des torrents, des ports, des criques,
de la ferme et de la fermette, de la vigne,
des puits, sources, chemins, raccourcis,
de la garrigue, des champs de pierres, des murets,
des caps et des îlots, des villes
et des villages. Ils sont les noms qui nous disent
comment l'homme s'est intégré dans le paysage,
la terre qui l'accueille et cette langue
qui a baptisé tous les recoins de l'île
du catalan simple et vif de nos ancêtres.
Pere Gomila, Géographies du vent,
trad. du catalan par Michel Bourret Guasteví