Ils sont cinq-cents, garçons et filles,
à attendre. Patiemment collectés, leurs
poèmes arrivent au jury, dans des tiroirs
ombreux. Courts ou longs, noirs ou colorés,
minutieusement décorés ou sans nulle guirlande,
ils s'agitent doucement, comme le sable se presse
dans l'étroite gorge du sablier. Incompréhensible
classement qui les criblera et laissera, au fond
du tiroir de l'oubli, le souffle bref d'un élève ravi.