samedi 30 avril 2016

Plantes rudérales

On ne vous aime pas,
on vous dédaigne,
on vous arrache,

on vous affuble d'un
adjectif abscons,
d'un nez en carton.

Le monde doit être uni,
les parois nettes et lisses.
Or vous les fendillez et

du crêpi faites une jolie
arène. Illusion de l'actuel,
vous rappelez la force

de la nature et jamais ne
vous prosternez. Jardiland
ne vous accueillera pas et

Truffaut vous a écartées de
sa bible. Sornettes, foutaises,
billevesées. Comme je vous aime,

sœurs urbaines des coquelicots,
mes rurales, une pincée de mes 
cendres quand je ne serai plus,

mêlée à votre arène, serait l'honneur
suprême, pour m'en aller rejoindre,
qui sait, les astres rudéraux.