à Paco Gomila Pons
Si vous passez par Olot,
vous y verrez, dans un parc
qui porte leur nom, des volcans
la trace évanouie. Arrêtez-vous y,
déjeunez ou, mieux encore, dînez.
Les mets y sont odorants et fins.
Du feu de la terre, ils ont gardé
la saveur et la force. Mais, mieux
encore que la table, sont les hôtes.
Sincères et attentionnés. Un ami y
a fait halte, vendredi, de retour
vers son île, pour y retrouver
un frère, ou tout comme, «Mar i muntanya»,
la mer et la montagne, l'accent iodé
devisant avec la rocaille de la Garrotxa.
Je ne vous dirai rien de leur conversation.
Je n'en sais rien. Et peu m'en chaut d'ailleurs,
«ce ne sont pas mes oignons», mes gros oignons
de Lézignan, tendres et doux. Mais je sais qu'ils
y furent heureux. Si nos vies sont fleuves à la mort,
comme l'écrivait Manrique, alors leur île fut belle.
Assurément.