Par L.
Ta vue a baissé avec le soir,
alors tu me confies ta voix,
jusqu'à ce que la nuit se fasse.
Le chenal est calme, l'eau sombre.
Ce sont les dernières lueurs du soir.
Elle s'est assise au bord de l'eau,
un carnet entre les mains, et elle écrit.
Lentement, avec application. Un journal,
ou bien des vers. Elle est brune,
dans une robe verte qui jette un éclat
sage sur la rive désertée. Tu ignores
tout d'elle et tu la laisseras partir,
riche de la chaleur qui s'apaise et de
la vie qui renaît sous la surface étale
et au cœur de la berge buissonnante.