J'ai peur des vers si longs
que je m'y perds, aveuglé
que je m'y perds, aveuglé
par le blanc qui les clôt.
J'ai peur de les relire, au
lieu de passer au suivant,
comme un Sisyphe éberlué.
Je vis dans la nostalgie du
boutrophédon antique, qui
balayait les lignes, à la façon
du pas lent des bœufs subjugués
traçant des sillons gras dans la
glaise en attente.
Et, surtout, je pense à toi,
ma lectrice, qui picore mes mots
avant de sourire, en me quittant.