À Roumaissa, qui s'initie en poésie
Que ces derniers mètres étaient longs
avant que tu remettes ta feuille, bristol
jaune, minutieusement calligraphié
et protégé sous un blister cristal épais.
Tes amies t'appuyaient, t'animaient.
Tu ne savais pas alors que, à ton corps
défendant, tu te transformerais en
porte-étendard d'une classe et d'une
génération. Par tes mots et ton audace
de poétesse en herbe. Ton poème vrai
s'intitule «Confiance». Et c'est ainsi
que je l'ai lu, une fois, deux fois, trois
fois, avant de te répondre. Douze vers,
alignés au centre, en quatre strophes,
inégales comme les branches épaisses
d'un arbre solidement enraciné. Anaphores
confiantes mais jamais insistantes...
J'ai lu, derrière l'adresse à l'ami invisible,
une invitation à toi-même, décidée et
décisive, à poursuivre dans la carrière
des lettres. Je serai heureux de te lire.