Les mousses et la fraîcheur
ne suffisent pas. La pente
croise d'antiques lits
ensommeillés.
Le cours liquide est ailleurs
que le printemps exige. Dans
ta parole de violette ou sous
ta peau.
Claire, fine, brillante, elle
fait naître des mirages aux yeux
du promeneur non hâtif. Tatouages
de vie.
Fins réticules, çà et là, bleutés,
mon encre sympathique où mes doigts
négligeamment prennent leur force
et leur inspiration.
Fluences. Fluences de capillaires.
Ton cœur s'anime soudain, au plus bas
de la pente, sur un mamelon moussu.
La vie flue
et irrigue mon chant. Combien de temps
aura-t-il fallu pour en arriver là ?
Quelques minutes ou un siècle coupé
en deux comme l'orange
sous le couteau du bateleur ? Qu'importe,
l'essentiel est ailleurs. Dans les chemins
sans fin du réticule. Parler et puis se
taire. Construire. Aimer.