Se réveiller en silence,
cependant qu'au dehors,
une pluie fine étouffe
les chants d'oiseau,
comme de l'étoupe.
Remercier le monde
de sa profusion et
du hasard qui préside
à la rencontre de deux
êtres ; ne point y voir
un cadeau donné sur
l'instant mais un présent
renouvelé à chaque journée.
Faire de la distance, de
l'absence, un ferment neuf.
Laisser les mots se former,
se tisser, s'épauler, donner
à la langue tout son espace
de liberté. Tel est mon propos
petit en cette grise journée
d'un joli mois de mai.