Ils sont quatre. Ou cinq.
Debout ou assis. Un cahier
à la main, corné. Ils parlent
haut, en articulant, comme on
s'essaie à sourire dans la glace.
Dans une langue étrangère. Je tends
l'oreille, tout en ralentissant la marche
qui me conduit au dehors de la faculté.
C'est de l'anglais. Des tirades encore
déliées, comme le sont les cordes d'un
orchestre qui se prépare au concert. Je n'en
saurai pas plus, mais il y avait tant de grâce
dans cet échange inopiné -un déjeuner sur l'herbe
de l'an dix-sept- que je sors de Paul-Valéry en
clignant de l'œil au fantôme de William Shakespeare.