Imparfaite, incomplète, forcément,
comme un hommage aux absents, comme
un engagement à la renouveler dans
d'autres temps, d'autres lieux, mais
avec le même amour que celui qui unit
frères, oncles et cousins. La cousinade
est rare. Et précieuse. Elle s'isole au
creux des eaux, en juillet, dans l'un
des berceaux de la famille. Pour avoir
lieu, elle a ses lieux, au sortir de
l'avion. Un restaurant, par exemple,
au mitan d'une rue toute blanche d'un
village oriental. La bière y est fraîche
et les produits de la mer s'y rissolent
grassement. On y rigole, on y est bien,
bientôt l'on dormira, l'esprit tout rempli
des délices passés. D'autres lieux, d'autres
temps. Une semaine ensemble. Voilà la cousinade.