Frappes-tu à la porte de mes nuits
sans heure ou en soulèves-tu le drap
mutin ?
Tu m'accompagnes depuis l'enfance et
ces promenades dans le jour pluvieux
en quête
de volaeren ou d'une part de flan jaune.
Tu as couru avec moi sur les pentes de
thym
et de buissons ombreux, comme en ces jours
qui me précipitent au pied de la roche forte
du Gard,
tout embué de sommeil mais vif et nerveux tel
l'aspic brillant sur la rive d'un ruisseau surgi
au printemps
alors qu'on le croyait oued et tu prends les visages
d'une muse de bleus ourlée. Du turquoise rond à la
nuit profonde.