dimanche 16 juillet 2017

Parce que tu es là, sans y être.

Je me suis réveillé, les lèvres sèches
de t'avoir inventée, sans cesse à mes 
côtés. Je me souvenais des discussions

sans fin, des délicieux devis aussi.
Je te savais dormante, de l'autre côté
du thym. Alors, j'ai chaussé la toile

rouge et la corde de mes espadrilles
pour descendre te parler par lettres
interposées. Mon ample table de bois

clair m'attendait, dans l'odeur douceâtre
des placards vidés puis nettoyés. Je n'ai 
pas attendu longtemps, comme chargé par

les rêves silencieux qui m'avaient réveillé.
J'ai revu nos mains croisées de par la ville,
en quête d'un bal que jamais nous ne vîmes.

J'ai revu de Sisyphe la piscine abondée, 
éternelle assoiffée qui jamais ne nous accueille,
cette ville entre les oliviers, aimée des cyclistes,

équipés comme des fantassins. Ses salades garnies,
ses coupes blondes de vin frais. J'ai tout revu, ou
presque, puis j'ai décidé d'écrire pour mieux me taire

et retrouver, dans le sommeil étrange, la voix et le toucher
d'une dame au prénom de République et à l'accent de là-bas
qui sait si bien m'inspirer, sans jamais l'exiger.