à L.R. et P. P.
Elle n'aime pas que je l'appelle «mon éditrice».
Elle est poète. Avant tout. Après rien. En écrivant
sur Serge Pey, elle me donne les clés pour choisir,
vivre, puis traduire des compositions de mon ami
Ponç Pons : «lire simplement et physiquement».
La littérature à l'estomac de Gracq a du plomb
dans l'aile. Au foin le vinaigre, je veux sentir
le poète «écrivivre». Le petit chat était mort
dans la bouche d'Adjani en ingénue. Sous la plume
Parker de Ponç, cinq tout petits chats sont noyés
par un ami du passé dans un bassin verdâtre. Un souffle
passe et le soleil de Na Macaret me caresse la main.
Aussi, quand Ponç parle de Saint Pierre qui renie le Christ,
griffant au passage Sartre et son Saint Genet, comédien et
martyr, je sens couler sur mes joues les larmes amères de
Simon le pêcheur, de Pierre le pécheur. Sous ma peau, les
muscles se tendent, je suis prêt à sauter à la gorge du
premier mal venu ou au cou de l'élégante aimée. À jamais.