samedi 7 novembre 2015

Dans les yeux de son père... (petit sonnet d'un samedi d'automne)

Pour Olivier et Katell Goaoc

Dans les yeux de son père, Katell ne bouge pas.
Et pourtant il sait bien que sous sa frange brune,
elle avance plus vite que sous mes nuits la lune.
Elle ne se fait pas femme, elle y imprime ses pas.

Sur le bois d'olivier, Katell ne parle pas.
elle glisse sa main en silence sur la une.
Pas un mot. Comme lui. Elle a cette fortune
et d'un simple journal se fait tout un repas.

La Bretagne sanglote quand elle ne les voit pas,
bras dessus, bras dessous ; à l'angle d'un troquet,
où je me suis terré, chouchen en main, coquet,

j'observe l'amour d'un père et de sa fille.
Lenteur inexorable qui égrène les jours
dans quatre z'yeux tout bruns et ronds comme des billes.