dimanche 1 novembre 2015

Deux inattendus

Je ne me souviens plus de son prénom,
glissé entre deux rires. Peau cannelle
elle disait le monde sans rien dire de
sa vie. À un moment elle reçut un appel

qu'elle nous confia. Son compagnon, las
de l'attendre, venait la récupérer. Nous
imaginions un inflexible ombrageux qui
se marierait mal à la tequila tiède de ce

confin montpelliérain du Chiapas. Nous nous
trompions. Mario survint sans jamais franchir
la porte en colimaçon. Ridé, pâli par les fourneaux,
interminable, ce Sicilien blond délayait le bleu
de son regard sur l'épaule volubile de sa belle.

Rarement il me fut donné de voir tant d'amour 
en deux êtres appariés. Ils prirent congé,
longuement, puis la nuit les avala d'un coup,
absolument. À tout jamais.