lundi 21 mars 2016

Alcools iraniens

Un coq-à-l'âne, un oxymore aisé
pour oisifs esseulés ? Passe...

Non. Un souvenir ancien, sur le point
de perdre son contour. Tu étais blonde

alors, comme aujourd'hui, un peu plus foncée,
peut-être et tu lisais les minces opuscules

qu'un ami te passait. Tu feuilletais les pages
sans ciller un seul instant et on eût juré que

tu t'y ennuyais. Tu bouillonnais au contraire
devant tant d'étrangeté. Un autres univers,

ses ombres et ses cristaux en une poignée de mots.
Était-ce possible ? Tu t'arrêtes un instant, retires

les lunettes qui voilent ton visage et entravent ta
clairvoyance. Omer ou Omar ? Omar... Omar Khayyam.

Et soudain avec son nom, c'est toute la Perse qui pousse
un peu son croissant et ton poète d'un soir de polir son

compliment.