Qu'importent le temps et l'espace,
mirages froids sur le dos de la main.
Quand tu bois ton café le matin, lentement,
quand tes lèvres se tiédissent de la courbe
de porcelaine colorée, ce sont les miennes
qu'elles serrent tout contre la faïence blanche
d'une cité insulaire. Alors laissons, toi et moi,
refroidir l'ombre liquide et nous envahir son
amertume. Le souvenir s'y avive et le temps et
l'espace, si mauvais, de s'évanouir à leur contact.