Ma tasse est culottée, comme une vieille bouffarde,
ses parois intérieures, naguère blanches, se peignent
d'un camaïeu de bruns et d'ocre. Et pourtant, jamais,
pas un instant, je ne songe à la récurer ou, à tout le moins,
à y faire couler un filet d'eau tiède. Jour après jour,
soir et matin, ce café brûlant que je laisse refroidir,
à petites lampées, rythme les belles journées que je passe
auprès de ma mère, dans son appartement coquet. Le café
y est chaud et le temps s'y peint, d'un joli camaïeu.