Des hurlements de loup, distants, perforent le dense silence du vide.
Humide et glacée, la nuit attend la neige.
Des bois de chênes verts, de chênes et de pins grincent douloureusement
Ils sentent la froide chevauchée dans la garrigue à l'affût des récoltes
Humide et glacée, la nuit attend la neige.
Des bois de chênes verts, de chênes et de pins grincent douloureusement
Ils sentent la froide chevauchée dans la garrigue à l'affût des récoltes
Le quai se dénude peu à peu,
Les gens montent dans les wagons vides de joie,
pleins de faim.
Les bielles esquissent une danse lente
mystérieuse et sensuelle comme celle des danseuses
En avant
En arrière
En avant
En arrière
Un brouillard dense et blanc sort du ventre du train
Au beau milieu de la brume un petit homme à chapeau
Court et pour un peu le rate.
Souvenirs soudains,
des lettres mâchonnées par des petits poissons d'argent sortent d'une boîte à chaussures.
Rosa Miró, traduit du valencien
par Michel Bourret Guasteví
Udols de llop, distants, perforen el dens silenci del buit.
Humida i gèlida, la nit espera la neu.
Boscos d'alzines, roures i pins cruixen llastimosament
Senten el fred cavalcar entre els matolls sotjant les collites
L'andana es despulla a poc a poc,
La gent munta als vagons buits d’il·lusió,
plens de fam.
Les bieles enceten un ball pausat,
misteriós i sensual com el de les ballarines
Cap a davant
Cap a darrere
Cap a davant
Cap a darrere
Una densa boira blanca ix de la panxa del tren,
Al bell mig de la bromada un home menut amb barret,
Corre i de poc, el perd.
Records sobtats,
cartes mastegades per peixets d’argent ixen d’una caixa de sabates.