à F.B.
Je ne le connais pas,
si ce n'est de fenêtre
en fenêtre.
Je lui écris peu, et encore
de façon circulaire, mais
je le lis au quotidien.
Il tient un blog original
que décrient ceux qui se
disent calés en informatique
mais ne voient pas plus loin
que la queue de leur souris
sans fil. Il y écrit avec passion
et sans relâche. Sur des systèmes
d'exploitation qu'il teste dans la
machine virtuelle de son modeste
appareil. Et depuis quelques années,
il poste des vidéos qui sont l'humaine
vie. Enregistrant ses mouvements à l'écran,
il se dépeint, en mode fenêtré, dans un coin
du bureau. Rien d'improvisé, sa démonstration
est implacable. Et pourtant, il y a son rire,
une saillie, une hésitation, une fausse manœuvre,
l'impression qu'en quelques minutes, il nous livre
un peu de ce qui fut notre vie, il y a vingt ou
trente ans. On dit de l'informatique qu'elle est
une fenêtre ouverte sur le monde et fermée sur l'être.
L'homme de Biganos nous prouve qu'il n'en est rien.