Non pas deux rives de la Méditerranée,
qui se regarderaient en chiens de faïence,
comme le mystérieux Farghestan captivait la seigneurie
d'Orsenna, mais une plage de l'Atlantique et une
côte de la mer d'entre les terres, avec chacune
leurs baigneurs improvisés et leurs inconditionnels.
Ici l'on ouvrirait du bassin les huîtres juteuses,
accomodées de citron et de vin blanc frais ; là on
se ferait un creux douillet dans la dune déjà chaude,
à l'ombre d'un pin parasol, large et fièrement dressé.
Sur les deux rives, l'eau serait fraîche et délicatement
salée au point que la nuit vorace, intimement, les confondrait.