Le train file dans le soir ralenti, sur
un très fin bandeau d'acier et de ballast.
À ma gauche et sur ma droite, la surface frisée
des étangs se ride de dentelles. Les muges qui
fraient viennent s'y empétrer, jalouses des
huîtres qui y feignent le bijou. Mais déjà l'eau
s'assèche et la terre rougeoie, griffée de vert
et d'ocre, pressentant les barriques. Des vins
lourds et sirupeux en seront tirés mais le train
file, qui n'en a cure, et vers son terminus s'en va.