jeudi 7 juin 2018

Une maison de vers

Le jour, je marche dans les rues,
cueillant de l'anodin le parfum
entêtant. La nuit, dans l'obscurité

sans heure, j'en fais des vers, par
deux ou par trois, en unités brèves,
sans trop m'y attarder. Puis je les

relis, je les relie, les tapotant comme
un jeu de cartes que l'on assemblerait
en sachant parfaitement que, du tapis vert,

il ne connaîtrait jamais le velouté addictif.
Alors je les publie, aux quatre vents, avec
une régularité inégale et je donne à chaque

mot de la langue la pierre qui, à mon sens,
lui fait encore défaut puis mes maisons s'en vont 
de par le monde, humbles bateaux de papier.