Ignorant des tournois qui un jour s'y firent,
à l'ombre glacée des remparts, le café des Lices
surprend le voyageur égaré par la calligraphie de
son enseigne battant aux treize vents. Nulle hélice
et si peu de vices. La musique, bonne, s'y écoule
sans que les rares clients ne lèvent les yeux de
la presse locale qui croustille sous leurs doigts.
Dans un coin du comptoir, obligeant et curieux de
tout, le patron veille. Il maîtrise le temps mieux
qu'une vie ne m'a appris à le faire. L'envie me prend
soudain, d'effacer les tableaux noirs et d'y inscrire
à la craie blanche des menus de fantaisie. Mais je n'en
fais rien et vous écris, tout à l'affût des menus changements
d'une après-midi de fin de vacances dans la cité des papes
que mon amour couve de son regard si bleu et envoûtant.