Ils sont l'amande du pauvre,
l'ovale tendre et clair sous
la gangue dure et noirâtre.
En Provence, sur la terrasse
ombreuse, on les recueille
dans un mortier de grès,
avant d'en faire de humbles
accompagnements. Un jour,
je les vis exaltés par le
bleu de l'azur. C'était à Sidi
Bousaid, tout en haut de l'escalier
du Café des Délices, parmi des cages
à oiseaux vides qui pendaient au plafond,
comme de tristes fanals. Ma mère m'y avait
envoyé, friande d'originalités. Je vis
alors combien les pignons, dorés par
l'extrême chaleur, agrémentaient le thé
à la menthe qu'alors on me servit.