Ah qu'il est doux, parfois,
de mettre la charrue avant
les bœufs. La longue litanie
de la semaine s'interrompt et la
syllabe qui en closait les jours
introduit brutalement le dernier.
Dimanche. Le jour tant attendu et
où, délicieusement, l'on ne sait
que faire. Le lit est de glu,
les volets tardent à s'ouvrir. La
faim saisit mais le repas viendra
tard. Bien humble est le seigneur
qui m'interdit d'y travailler et
je ne fais plus partie des ouailles
qui se pressent à l'office. L'envie,
toute simple, me prend de l'apéritif
familial que génération après génération,
nous appelons «impératriss» en hommage
à notre aïeule minorquine qui connaissait
bien mal le français. - Que prendras-tu,
maman ? - Un whisky, bien sûr. Du Bowmore.