Les deux mains
dressées vers la lune,
ouvrons une fenêtre
dans ce ciel couvert.
dressées vers la lune,
ouvrons une fenêtre
dans ce ciel couvert.
Héritières des femmes
qui brûlèrent naguère
nous ferons un bûcher
des ravages et de la peur.
Y afflueront les sorcières
de tout âge.
Elles laisseront leurs balais
en pâture au feu,
les bassines et les torchons,
le savon et le bleu ;
les pots et les casseroles,
la lavette et les couches.
Nous laisserons les balais
en pâture au feu,
les pots et les casseroles,
le bleu et le savon
Quant à la cendre qui restera,
nous ne la changerons
ni pour l’or ni pour le fer,
ni pour des sceptres ni des poignards.
Et de la vie, surgie des flammes
nous ferons notre seule
arme, un bouclier
dans nos deux mains.
La fumée dessinera
le début de l’histoire
comme un lierre de joie
autour de notre corps
et il pleuvra et il fera soleil
et nous danserons sur l’air
des chansons neuves
que la terre recevra.
Nous défendrons la nuit
et le mot FEMME .
C’est alors que grandira l’arbre
de la libération.
Maria-Mercè Marçal, «Vuit de Març»,
traduit du catalan par M. Bourret Guasteví