mardi 24 février 2015

Début de soirée

David n'était pas là, le bar vidé
était plus grand et les conversations
sonores. Avec Masami et Olivier, nous parlâmes
de Meiji et du carnaval au moyen-âge.

Une bière et quelques tapas plus tard, tu arrivas
et j'eus l'impression de retrouver le bar de tous les soirs.
Michel, contre le mur, peinait à se relever, porteur de mille
histoires tues. Tu me parlas de Port-Vendres et de Claude,

l'éternel peintre d'un unique paysage. Ta voix s'éraillait parfois
et ton grain de beauté à l'angle de ta paupière gauche souriait.
Tu me parlas de ton amour et de la rencontre qui ne faillit jamais
avoir lieu. Ton angoisse, le paysan tâtonnant dans la gare à la recherche

de l'amie d'une personne entrevue. les paroles allaient trop vite, j'avais
du mal à en fixer la beauté. Ce soir-là j'ai commencé à aimer Cindy que
je n'ai jamais vue et ne verrai peut-être jamais. Un mot s'est imposé que
Valérie a su imprimer en moi par son sourire : impermanence. Merci, Sophie.