samedi 7 février 2015

Les livres brûlent

Âcre fumée. Mes yeux pleurent
puis se dessèchent, j'avance
à tâtons. Mais je ne suis ni
Homère ni Œdipe. Les livres

brûlent. Ma vie n'est rien, un
souffle sur le monde effacé 
à peine exhalé. Mais les livres
que je ne lirai pas portent

le souffle de ces hommes humbles
dont je serrai un instant la main.
Brûlés, le rideau se referme. Sur
le passé. Et sur l'avenir, hélas.